archeoprovence

Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Banon. La commune de 2295 hectares est située au SE de Banon et à l’ouest de Forcalquier dans un milieu de collines, de petits plateaux, entrecoupés de vallons et irrigués par le Largue. La Préhistoire est bien représentée ainsi que la Protohistoire où l’on relève au moins deux oppida, de Saint-Laurent et de la Tour de Revest, qui ont pu être réoccupés au Moyen Age (CAG, n° 162, p. 357-359). Un indice de site du haut Moyen Age est fourni par le quartier Saint-Martin, au nom évocateur et qui a livré une nécropole composée de tombes sous lauzes. L’ecclesia de Revesto de Borossa est citée par les Pouillés en 1274 (p. 117) et dépend d’abord des chapitres de Sisteron et de Forcalquier, puis de l’abbaye de Cruis (Atlas, cartes 66 et 72). Elle est sous la titulature des saints Côme et Damien. R. Collier la date de la fin XVIe et XVIIe siècles, mais a subi de grandes tranformations au XIXe siècle (p. 174 et 223). Les visites pastorales du XIXe siècle ne citent qu’une seule chapelle rurale.

 

386. Saint-Julien de Boruza ou de Brossa.

Cette église est mentionnée en même temps que celle de la paroisse, en 1274, ecclesia Sancti Juliani de Boruza (Pouillés, p. 119). Au XIVe, elle apparaît comme étant desservie par un prieur, prior Sancti Juliani de Brossa et dépend de l’évêché de Sisteron (GCN I, Inst. XXXVI, col. 472). Pour retrouver ce Saint-Julien, seule la carte de Cassini le permet, signalant un édifice religieux St Julien au Petit Gubian. Car, à partir du XIXe siècle, saint Julien est remplacé par les saints Philippe et Jacques. C’est d’abord le cadastre de 1839 qui nomme une chapelle St Philip au hameau du Petit Gubian (section A 2, parcelle 92) puis les visites de 1866, 1871 et 1888 qui citent une chapelle rurale de St-Jacques et St-Philippe au Petit Gubian (2 V 86 et 93). Elle n’apparaît plus sur les cartes modernes.

Ch. Rostaing fait venir le nom Gubian d’un gentilice latin évoquant une villa ou un domaine gallo-romain (p. 390). D’autre part, la CAG signale une voie préromaine ou antique présumée reliant Céreste à Sisteron passant, entre autres, à Gubian, puis à Ongles. Il s’agit de la D 18 actuelle qui rejoint au nord de Gubian la D 950. Au sud de la chapelle, le cadastre de 1839 signale un grand bâtiment, avec cour intérieure ouverte sur un côté, nommé Roumieu. Enfin la titulature de l’église à saint Julien renvoie à un saint Julien dit l’Hospitalier qui vécut au IVe siècle, protecteur des pauvres et des pèlerins, patron des aubergistes et des voyageurs. Tous ces indices indiquent un site majeur, d’origine antique, placé sur une voie de passage reprise au Moyen Age pour l’accueil et la protection des voyageurs et des pèlerins sous l’assistance de saint Julien. Ce dernier n’a cependant pas complètement disparu de nos cartes actuelles ; en face de Gubian, sur la rive gauche du Largue qui fait limite avec la commune de Limans, apparaît le quartier St-Julien.

 

Synthèse

La commune mériterait une étude plus approfondie de son passé médiéval. Il semblerait que deux églises aient desservi des habitats perchés, Saint-Martin et Saint-Laurent. Les sites en milieu ouvert, Gubian et sans doute Saint-Jean, qui apparaît sur le cadastre, ont pu les précéder et faire suite à des occupations antiques. Celui de Gubian, que nous avons pu révéler, revêt un intérêt particulier.

 

0
0
0
s2smodern

Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir