Les puits du bois d'Amon (Saint-Cézaire-sur-Siagne)
Il y a une vingtaine d'années dans le cadre de la fête de l'eau à Saint-Cézaire, mon ami historien Daniel Thiery, donnait une conférence pour évoquer les problèmes liés à l'approvisionnement en eau, au cours de l'histoire, dans ce territoire des Préalpes de Grasse. L'occasion aujourd'hui d'une balade aux puits du bois d'Amon, me permet d'évoquer ses recherches, et de lui rendre hommage.
Il y a une vingtaine d'années dans le cadre de la fête de l'eau à Saint-Cézaire, mon ami historien Daniel Thiery, donnait une conférence pour évoquer les problèmes liés à l'approvisionnement en eau, au cours de l'histoire, dans ce territoire des Préalpes de Grasse. L'occasion aujourd'hui d'une balade aux puits du bois d'Amon, me permet d'évoquer ses recherches, et de lui rendre hommage.
Les textes du 17e et 18e siècle laissent apparaitre une situation précaire. Le manque d’eau est flagrant malgré une rivière généreuse, mais «en lieu fort profond». Il faut descendre à la Siagne pour chercher de l’eau, mais une fois remonté, on a autant soif «qu’auparavant d’y aller».
Le puits principal en 2021 après de fortes pluies (photo L. Del Fabbro)
Le manque d’eau ne permet pas la culture des prairies qui ne donnent donc pas de fourrage et donc peu d'élevage, peu de fumier et peu de récoltes. Handicap majeur pendant plusieurs siècles, il fut compensé, à partir du 18e siècle, par le développement intense de la culture de l’olivier.
Le manque d’eau ne permet pas la culture des prairies qui ne donnent donc pas de fourrage et donc peu d'élevage, peu de fumier et peu de récoltes. Handicap majeur pendant plusieurs siècles, il fut compensé, à partir du 18e siècle, par le développement intense de la culture de l’olivier.
L’eau était tellement rare que celui qui possédait un puits gardait son eau jalousement. Les actes notariés relatent les nombreuses plaintes de propriétaires de puits pour « vol d’eau » (18e s.)
Des puits du Bois d’Amon, le plus important par sa taille et son exceptionnelle architecture est celui du « Bois d’Amon ou Pâti d'Amon » que MEYRONNET affirme qu’il existait déjà « avant 1505 » et qu’il servait d’abreuvoir pour les troupeaux. Il semble bien qu’il était destiné à cette utilisation puisqu’il subsistait encore il y a quelques années des auges en pierre et en bois où l’on versait l’eau tirée du puits (3ème photo de 1972). Un astucieux système permettait, une fois l’eau remontée, de la verser de l’intérieur dans une vasque communiquant avec un conduit creusé en rigole aménagé à l’extérieur. Deux autres puits ont été creusés à proximité, non couverts, et nous ne connaissons pas aujourd'hui leur date de construction. (texte d'après les recherches de D. Thiery)
1892, les deux auges en bois sont en place pour recueillir l'eau versée depuis l’intérieur du puits dans les deux rigoles aménagés dans les blocs (photo DR)
1972, la végétation a bien progressé sur le site (photo DR)
Le bloc de calcaire troué, dans le parement du puits, pour y attacher un animal (photo Brieuc Fertard)
Le bloc de calcaire troué, dans le parement du puits, pour y attacher un animal (photo Brieuc Fertard)
Merci de respecter le lieu si vous le visitez. (La porte en bois qui fermait ce puits a été enlevée et flotte actuellement à l’intérieur de ce dernier...)