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Ancienne cité romaine, puis siège d’un évêché jusqu’à la Révolution, le territoire de la commune est riche en sites antiques et monuments religieux. Nous ne présenterons ici que deux édifices dont la documentation permet de les situer avant la période de l’enchâtellement et rentrant parfaitement dans notre étude sur les chapelles rurales.

 

389. Chapelle Saint-Pierre

Entre 990 et 997, Almérade évêque de Riez, donne à l’abbaye de Lérins l’ecclesia sancti Petri proximam civitati Regensi, cum omnibus ad se pertinentiis, cum altario videlicet et decimis, cum oblationibus et primiciis ; et cum molendino sub predata ecclesia constructo sancti Petri, et omnem terram cum toto censu qui ex eo exite debet infra hos terminos. Cette église n’est plus citée par la suite parmi les biens de l’abbaye. On la retrouve sur la carte de Cassini n° 153 au SO de la ville au bord de la route menant à Allemagne. Elle figure également en bon état sur le cadastre de 1825, section D 3, parcelle 1455, avec une abside en hémicycle et une chapelle latérale à droite. Depuis la Révolution l’ancienne chapelle Saint-Pierre transformée en habitation, sur la route d’Allemagne. Elle comprend une nef unique et un chevet triple avec un transept bas. Les murs sont en petit appareil avec chaînes d’angles de plus fort échantillon. Probablement XIe ou début du XIIe siècle (Alpes Romanes, p. 59). Demeure privée, la chapelle n’est plus citée en tant que telle sur les cartes modernes. Le site de la chapelle a d’abord été le siège d’une riche villa sub-urbaine (CAG, p. 390).

 

390. Eglise Saint-Etienne

Cette ancienne église disparue est nommée au cours du XIe siècle au moment où Tassilus, accompagné de son épouse et de ses fils, fait don aux moines de Saint-Victor de la terre sur laquelle est édifiée l’église de saint Etienne, vulgairement appelée Regeinna ; et c’est dans le territoire de Fontis Maurose. Il donne également le cimetière (CSV II, n° 1098, p. 568). Des confirmations sont données ensuite par les papes de cette ecclesia sancti Stephani de Reginia en 1079, 1098, 1113 et 1135 (CSV n° 843, 697, 848 et 844). L’église n’est pas citée en 1337 dans la nomenclature des prieurés victorins. A cette date, elle est en effet dans les mains des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. C’est ce que nous apprend le Pouillé de 1274 où le commendator de Puimoisson possède l’église Sancti Stephani (p. 109).

Les indices fournis par le premier texte permettent de situer cette église dans la commune de Riez et dans le quartier appelé aujourd’hui Mauroue. Il est situé tout au nord de la commune limitrophe avec celle de Puimoisson. Le cadastre de 1825 et les cartes actuelles signalent un quartier dit St-Estève. En 1815, on découvrit dans les ruines de la chapelle Saint-Estève un fragment d’autel dédié à Jupiter. Puis vers la fin du même siècle, on découvrit une inscription lapidaire mais qui ne fut ni lue, ni conservée (CAG, p. 392). Le cadastre nomme St Estève une grande parcelle avec un bâtiment détruit (section A 2, parcelles 93 et 98). Tout le quartier de Mauroue a livré plusieurs indices d’occupation antique (CAG, p. 390-392).

 

Sythèse

Tous les éléments convergent pour faire remonter ces deux édifices au haut Moyen Age. On y retouve un milieu ouvert, non défensif, des titulatures à des saints des premiers temps du christianisme. Quand elles sont citées pour la première fois, elles existent déjà et sont dans les mains de l’évêque du lieu ou d’un propriétaire laïc. Enfin, elles sont implantées sur des sites antiques, l’une peut-être même sur l’emplacement d’un temple à Jupiter.

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