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Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Digne, aujourd’hui dans le canton de Digne Est. La commune de Marcoux, 3217 hectares, est située immédiatement au nord de Digne et confronte celle du Brusquet au nord. Elle est arrosée par la Bléone dont le lit très large a déposé des graviers occupant 330 hectares de terrain. La population est regroupée essentiellement dans le village. Elle comprenait 390 habitants en 1315, puis après la peste 140 en 1471, soit une perte de 64 %. Elle se redressera lentement, passant par 359 habitants en 1765, puis 375 en 1851. Comme les autres communes, elle va rechuter jusqu’en 1962 avec 180 personnes, puis se stabiliser autour de 414 et 408 en 1990 et 1999 (Atlas, p. 181). Il aura fallu attendre 700 ans pour retrouver une population égale à celle de 1315.

Marcoux apparaît en 814 dans le polyptique de Wadalde avec 2 colonges, une à Mercone, l’autre à Fraxino dont il est dit qu’elle est dans le même lieu, inhibi, que celle de Marcoux (CSV H 25 et 26, p. 643). La première abrite un artisan, artifex. Puis en 1180, lors de la confirmation des biens appartenant au chapitre de Digne, sont citées trois églises, les églises de Marcoux avec leurs dépendances, c’est-à-dire Saint-Etienne, Saint-Marcellin et Saint-Martin (Isnard, p. 135). En 1476, l’évêque reprend l’église de Marcoux en échange du prieuré de Sainte-Eugénie de Courbons (GC I, p. 89), mais le chapitre conserve le domaine de Saint-Martin. L’église paroissiale est dédiée à saint Etienne et fait partie de l’art roman tardif, comme la qualifie Alpes Romanes 2 (p. 53). L’évêque de Digne va rester seigneur de Marcoux jusqu’au XVIIIe siècle, comme l’atteste l’affouagement de 1728, le seigneur est l’évêque de Digne. Il a un château ou maison seignoriale avec un pigeonnier qui en est éloigné d’environ deux cent pas (C 21). De même, en 1775, la dixme revient à l’évêque de Digne. Le seigneur possède noblement un château en mauvais état et un pigeonnier et jardin attenant au château de 120 cannes de bonne qualité (C 25).


240. Le prieuré Saint-Martin

Il fait partie des biens du chapitre de Digne confirmés en 1180. L’affouagement de 1698 relève cette possession, le chapitre possède une bastide appelée Saint Martin (C 18). Celui de 1728  affirme de même, les chanoines du chapitre de Digne possèdent le fief de saint Martin de 50 000 cannes, soit 20 hectares (C 21). La chapelle Saint-Martin est encore signalée par la carte de Cassini, ensuite elle disparaît, vendue comme bien national lors de la Révolution. Elle est encore signalée comme chapelle domestique appartenant à M. Foresta en 1858, 1865 et 1872, chapelle domestique dans une maison de la famille Foresta au quartier Saint-Martin (2 V 87). Sur le plateau du Serre situé au-dessus du domaine de Saint-Martin, en rive gauche de la Bléone et à environ 1,5 km de Marcoux ont été observé des fragments de tegulae répartis sur un hectare, deux fragments de statue en marbre. Une zone à nécropole a été également reconnue (1) Le domaine de Saint-Martin figure donc parmi les sites ayant connu une longue occupation.

241. Le prieuré Saint-Marcellin

C’est la troisième église citée en 1180 mais on ne sait où la placer, des auteurs comme Emile Isnard et Viré avouent leur ignorance. Aucun toponyme de ce nom n’apparaît nulle part. Les visites pastorales de la fin du XIXe siècle font état de deux chapelles rurales, une dédié à saint Antoine, l’autre à Saint-Martin, propriété de la famille Foresta. Mais la chapelle Saint-Antoine, dite rurale, se trouve dans le village selon la visite de 1684, il y a une chapelle sous le titre de saint Antoine laquelle n’est point meublée et est dans le village. Achard fournit cependant un élément supplémentaire : il y a dans cette Paroisse un Prieuré sous le titre de S. Raphael. Il ne peut s’agir du prieuré de Saint-Martin qui n’a jamais changé de nom. On a peut-être ici l’ancien prieuré Saint-Marcellin qui a changé de nom mais qu’on ne peut situer. Deux sites pourraient correspondre. A 1300 mètres à l’est du village figure le toponyme la Chapelle près des fermes de Cougourde, Champ Réon et les Bues, ensemble pouvant constituer un domaine prioral. Une autre possibilité est offerte avec ISNARD  M.Z. qui cite la petite seigneurie de La Peirière à 2 km au SSO de Marcoux et où est signalée encore aujourd’hui une chapelle (p. 121).


Synthèse

Le territoire est vitalisé par les moines de Saint-Victor dès la période carolingienne. Le fief de Saint-Martin, succédant à une villa gallo-romaine, pourrait être également la continuité d’une villa carolingienne. Avant d’être aux mains du chapitre elle appartenait à l’évêque de Digne.


1. Carte Archéologique,n° 113, p. 290. Anonyme, « Chronique archéologique. Commune de Marcoux ». B.S.S.L., T XXXVIII, n° 238, 1964, p. 92-92.

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