archeoprovence

Département des Alpes-Maritimes (1997 - 1998)
Une opération de mise en valeur des mégalithes du canton de Saint-Vallier de Thiey (A.-M.).
Conseil Général des Alpes-Maritimes,
Groupe de Recherches Historiques en Provence et Institut d'Etudes Niçoises


Le dolmen (du breton dol = table, men = pierre) est une structure funéraire préhistorique bâtie à l'aide de blocs de pierres, le plus souvent constituée par une dalle horizontale reposant sur des blocs verticaux, le tout étant recouvert d'un monticule de pierres et de terre appelé tumulus
.
A l'évocation de ce terme, on ne peut s'empêcher de songer aux imposants mégalithes de la Bretagne, mais il faut garder à l'esprit que toutes les régions de France ont connu le phénomène du mégalithisme et le département des Alpes-Maritimes n'échappe pas à cette règle. Bien au contraire, il nous offre un ensemble de structures diversifiées, principalement localisées en bordure de la vallée de la Siagne.

Un patrimoine inestimable
Dans notre région, ces dolmens ont été érigés parallèlement à d'autres sépultures mégalithiques (tombes en blocs,cistes) il y a environ 4000 ans (du néolithique à l' âge du bronze) par les peuplades agro-pastorales qui occupaient notre territoire. Certaines de ces sépultures collectives ont contenu des dizaines d'individus, tel que le dolmen des Peyraoutes à Roquefort-les-Pins, où ont été inhumés plus de 150 individus.
A ce jour, une trentaine de dolmens ont été inventoriés dans le département. Ils sont effectivement de moindre ampleur que leur "cousins" bretons aux proportions démesurées, bien que certains soient constitués de dalles dont le poids excède largement la tonne, telle la dalle de couverture du dolmen des Puades près de Saint-Cézaire-sur-Siagne estimée à plus de trois tonnes. Ces monuments qui font parti de notre patrimoine archéologique sont bien souvent méconnus, il faut rappeler que ce sont les plus vieux édifices construit par l'homme dans notre région, ce qui leur confère, de ce fait, une valeur inestimable.
Rarement situés en bordure de route, ces mégalithes sont toutefois facilement accessibles par les sentiers qui sillonnent les collines de l'arrière-pays, nous donnant l'occasion d'agréables randonnées : un quart d'heure de marche en moyenne est largement suffisant pour approcher la plupart de ces monuments de pierre érigés il y a plus de 40 siècles. Pouvoir aujourd'hui encore les contempler in situ engendre inévitablement, en nous, une émotion bien supérieure à celle ressentie à l'occasion de la découverte de quelques objets préhistoriques exposés au travers d'une simple vitrine de musée.


Un patrimoine menacé
Ensevelies sous des tumulus de pierre, ces structures funéraires sont restées protégées des agressions extérieures pendant plus de quatre mille ans. Leur découverte remonte, en majorité, à la fin du XIXè siècle par des préhistoriens comme Goby, Bottin, Chiris, Guébhard, Bourguignat qui ont été les auteurs des principales fouilles sur ces mégalithes. C'est aussi à cette période que les dolmens subirent leurs premières "agressions", les fouilleurs de l'époque n'hésitaient pas alors à fracturer ou à déplacer les dalles de couvertures monumentales de ces édifices pour atteindre plus facilement la chambre funéraire. Ainsi, de nos jours, il n'existe plus dans les Alpes-Maritimes de dolmens coiffés de leur dalle de couverture, contrairement au département du Var. Cette constatation n'est pas un fait irrémédiable puisque bon nombre de ces dalles reposent aux abords des dolmens et pourraient, dans une entreprise de restauration, retrouver leur emplacement initial.
Les troupeaux d'ovins et de caprins ont depuis toujours, malgré eux, contribué à entretenir quelque peu ces structures mégalithiques en éliminant systématiquement la végétation présente aux abords de ceux -ci. L' abandon progressif de l'occupation de ces terroirs a déclenché un phénomène de progression du couvert végétal. Des épineux, des ronces et même des arbres poussent dans les dolmens et déstructurent les murs et les blocs en place, créant des dégâts irréversibles.


Au mois de mars 1997, le Conseil Général des Alpes-Maritimes a chargé l'Institut d'Etudes Niçoises (membre du Groupe de Recherches Historiques en Provence) de mettre en valeur plusieurs mégalithes situés sur les communes de Saint-Cézaire-sur-Siagne et Saint-Vallier-de-Thiey. Dix postes ont donc été crées pour mener à bien cette mission. Une formation théorique visant à sensibiliser ces personnes sur les problèmes de protection et mise en valeur du patrimoine a été assurée dans les locaux de L'I.F.E.S.E.C. à Saint-Vallier.

Les cinq sites suivants ont été retenus :

Dolmen de la Verdoline
Dolmen des Puades
Dolmen du Degoutay
Dolmen de Mauvans Sud
Tombe en blocs de Mauvans Sud


Cette présentation se veut brève. Nous ne nous attardons pas ici sur les détails techniques de la réalisation du chantier de mise en valeur des mégalithes, ces derniers étant largement développés dans nos publications. Un court texte présente les différents sites, quelques photographies présentent les mégalithes avant et après notre intervention : les clichés parlent d'eux-mêmes.

 

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