archeoprovence

Faisait partie du diocèse d’Embrun et chef de viguerie, aujourd’hui chef-lieu de canton. Cette vaste commune de plus de 7000 hectares s’étend dans un milieu montagneux au nord de Digne. Elle est vitalisée par la vallée de la Blanche auprès de laquelle sont installés les principaux hameaux entre 1100 et 1200 mètres d’altitude. Sedena est le premier nom connu de Seyne, étant cité en 1146 lorsque les seigneurs de la région prétèrent serment au comte de Provence in Sedena (Papon II, p. 231). C’est en ce milieu XIIe siècle qu’est construite l’église paroissiale dédiée à Notre-Dame de Nazareth (Alpes Romanes, p. 413-417 et Collier, p. 88-89). La commune était bien peuplée, 1600 habitants en 1315 et va monter jusqu’à 2556 habitants en 1765 pour s’équilibre aux alentours des 1400 à l’époque actuelle. L’étendue du territoire, la multiplication des hameaux et des fermes isolées, la difficulté des chemins en hiver vont inciter l’autorité ecclésiatique à établir des églises et chapelles succursales.

 

Paroisse de Seyne

Nous avons déjà cité l’église paroissiale dédiée à Notre-Dame de Nazareth classée MH en 1862. L’abbé Albert relate qu’il y avait autrefois une église à quelque cent pas de la ville sous le titre de S. Pierre, que l’on croit avoir été la première église de la contrée et que l’on a envie de rebâtir  (p. 257-259). Seule la carte de Cassini n° 152 signale immédiatement à l’est de Seyne un hameau nommé St-Pierre. Une autre église, d’architecture classique, selon R. Collier, est celle du couvent des Dominicains, au cœur de la ville (p. 228). Les visites pastorales recensent trois chapelles rurales dépendant de la paroisse de Seyne. La troisième est une chapelle privée construite en 1860 par M. Rémusat et que nous n’avons pu localiser.

 

474. Chapelle Sainte-Rose ou de la Visitation à Gréyère

C’est l’abbé Albert qui en parle le premier : il y a au quartier de Greyère une chapelle sous le titre de la Visitation de la très sainte Vierge, que le peuple appelle la chapelle de Ste Rose parce qu’au jour qu’on y fait la fête c’est la saison des roses et qu’on l’orne de plusieurs bouquets de ces fleurs, que l’on a beaucoup de dévotion à cette chapelle (p. 257). Le coutumier de 1835 précise la date de la procession : le 2 juillet, messe solennelle et vêpres à la chapelle rurale de Greyere dédiée à la sainte Vierge sous le titre de la Visitation (2 V 73). Une visite pastorale du 31 mai 1863 la nomme encore une fois : chapelle rurale de la Visitation, vulgairement Ste-Rose au quartier de Gréyère (2 V 92). Gréyère Basse et Gréyère Haute sont deux minuscules hameaux situés à 1500 mètres au sud de Seyne avec 800 mètres au sud un autre hameau dénommé Ste-Rose. La chapelle n’est pas signalée par les cartes modernes, le PR indique qu’il s’agit d’une chapelle privée (n° 27, 2002, p. 35).

 

475. Chapelle Notre-Dame des Neiges à Charcherie

Le même coutumier de 1835 indique, le 5 août, procession à la chapelle rurale de Charcherye dédiée à Notre Dame des Neiges. La visite de 1863 fait remarquer que la chapelle de Chercherie a été reconstruite en 1860. Elle figure sur Cassini au bord du chemin menant de Seyne à Digne. La carte IGN figure quelques bâtiments mais sans édifice religieux à 1438 mètres d’altitude. Le site est tout au sud de la commune non loin de la limite communale avec Auzet.

 

Paroisse de Chardavon

Le Haut et le Bas Chardavon sont deux hameaux distants l’un de l’autre de 1400 mètres et situés à l’ouest de Seyne à près de 1500 mètres.

 

476. Eglise et chapelle Sainte-Marthe de Chardavon

L’érection de l’église de Chardavon en succursale s’est faite en 1700 relate l’abbé Albert (p. 258). Le coutumier de 1835 annonce que le 20 juillet, il y a une procession des habitants à l’église de Chardavon dédiée à sainte Marthe. A l’époque où écrivait l’abbé Féraud, 1844, l’église n’est plus une paroisse mais seulement une chapelle dépendant de la paroisse de Seyne. R. Collier indique que l’église Sainte-Marthe de Chardavon, jadis succursale, reconstruite en 1717 et la reconstruction fut mise de nouveau aux enchères en octobre 1783 (p. 229). Cette chapelle est située au Haut Chardavon. Il en existe une autre au Bas Chardavon, privée aujourd’hui.

 

Paroisse de Pompièry. Sainte-Anne.

Le hameau de Pompiéry est situé au NE de Seyne à plus de 1400 mètres d’altitude. L’abbé Albert nous apprend que l’église de Pompièry a été érigée en succursale en 1686. Elle est dédiée à sainte Anne comme il le confirme, que l’église succursale de Pompiéry est sous le titre de Ste Anne, dont la fête s’y célèbre le 26 juillet et les confrères pénitens de la ville y vont ce jour-là en procession (I, p. 257).

 

477. Chapelles rurales de la paroisse de Pompiéry. Saint-Pierre aux Savournins, Saint-Jacques aux Savoyes.

Ce sont les visites pastorales de 1859, 1863 et 1874 qui dénombrent deux chapelles rurales : St-Pierre aux Savornins et St-Jacques à Javoïe (2 V 92). L’enquête sur les lieux de culte de 1899 apporte d’autres renseignements : les chapelles rurales St Pierre (1785), St Jacques (1671) servent pour les baptêmes, relevailles, communion des enfants (2 V 73). Par Javoïe, il faut comprendre les Savoyes et avec Savornins, aujourd’hui Hauts Savornins. Les deux chapelles sont encore en état. 

 

Paroisse de Saint-Pons

Le hameau de Saint-Pons est situé à 2 kilomètres de Seyne à 1360 mètres d’altitude. Il est desservi par une église qui a été établie en succursale depuis une trentaine d’années selon l’abbé Albert qui écrivait en 1783. Elle est bien entendu dédiée à saint Pons de Cimiez. L’abbé Albert poursuit : il y a tout lieu de croire que l’église de S. Pons est ancienne. On lit sur une pierre de taille du clocher une inscription en caractère gothique qui apprend qu’il fut bâti l’an 1437. R. Collier reprend ces données et ajoute : l’église du hameau de Saint-Pons présente une nef de cinq travées voûtées d’arêtes et séparées au moyen de doubleaux continués sans impostes par des pilastres, eux-mêmes adossés aux retombées des voûtes formant dosserets. Le chœur, en retrait, à chevet plat, est voûté d’un berceau brisé. La porte en arc surbaissé, avec une pointe de diamant au centre, a des impostes d’art toscan. L’église doit dater de 1605, le village ayant entrepris vers cette époque la reconstrucion des murs et de la voûte (p. 198 et 225).

 

478. Les chapelles rurales de la paroisse de Saint-Pons

L’enquête sur les lieux de culte de 1899 en dénombre quatre qu’elle qualifie à la fois rurales et domestiques, propriétés privées. Ce sont : les Jureaux à 3 km, à MM Piole, Jurany, Rougon ; le Foreston à 3 km, à M. Rougon ; St Antoine, à 3 km, à M. Peytral ; Le Faut, à 4 km.

La chapelle des Jurans est dédiée à saint Roch et selon le coutumier de 1835 on y dit la messe le jour de la fête du saint. Elle est déjà citée en 1742 parmi les comptes des décimes (Albert II, p. 224).

La chapelle du Foreston fait encore partie du domaine privé.

La chapelle au hameau de Saint-Antoine a donné son nom au hameau.

La chapelle du Fau, selon le coutumier de 1835, est dédiée à la Visitation et on y dit une messe lors de la fête patronale. Elle est sous le titre de Notre Dame du Faut d’après le compte des décimes de 1742 (Albert II, p. 224).

 

Paroisse de Couloubroux

Couloubroux possèdait un statut particulier car bien que faisant partie de la viguerie de Seyne, la paroisse dépendait du diocèse de Digne. Jusqu’au XVe siècle, ce fut une communauté à part entière avec un castrum cité au début du XIIIe siècle, castrum Collobroz (Bouche I, p. 268). Bouche ajoute qu’il fait partie aujourd’hui du diocèse de Digne. Il est probable que ce rattachement fut effectué lors de la réunion à Seyne. Il comprenait 19 feux en 1316, soit une centaine d’habitants (Atlas, p. 200). L’église paroissiale, dédiée à sainte Marie-Madeleine est desservie par un capellanus de Colobrosio en 1351 et 1376 et dépend du diocèse de Digne (Pouillés, p. 256 et 258).

Lors de la visite de Mgr Le Tellier du 18 mai 1693, celui-ci trouve l’église sous le titre de Ste Madeleine. Un tableau représentant la crucifixion avec la sainte Vierge et Marie Madeleine. Un autel à saint Etienne avec un tableau le représentant. Après quoy nous sommes descendus de ladite paroisse au bout dud village où il y a une chapelle sous le titre de Notre Dame d’Espérance (1 G 5, f° 12 ). Il existe donc deux édifices, le premier qui est la paroissiale, en haut du village, et une chapelle en bas du village. L’abbé Féraud reconnaît lui aussi deux églises : celles du Haut et du Bas Couloubrous sont affectées au service paroissial dédiées à sainte Magdeleine, 22 juillet (p. 77). Peu de temps après Féraud, une visite pastorale du 17 mai 1858 nous informe qu’il existe encore au haut Couloubrous l’ancienne église paroissiale qui a été interdite depuis plusieurs années à cause de son état de dégradation (2 V 92). Aujourd’hui, il ne subsiste plus que l’église du Bas, l’autre ayant disparu, il ne reste que le cimetière au lieu-dit Vière.

 

479. Eglise Saint-Gervais de Maure

C’est une annexe de la paroisse de Couloubroux comme l’atteste l’abbé Féraud qui ajoute que l’église est dédiée à saint Gervais dont on célèbre la fête le 19 juin et qu’elle n’offre rien de remarquable. Elle est placée en un endroit isolé entre les hameaux des Remusats et des Achards à 1330 mètres d’altitude.

 

Synthèse

Il existait encore d’autres chapelles rurales mentionnées par l’abbé Albert dans les comptes des décimes de 1742. Ainsi, Saint-Antoine à Christolenc, aujourd’hui Cristiorenc au sud de Seyne ; une autre dédiée à saint Antoine aux Auches au SE du village près du terrain de Vol à voile actuel ; encore une à Saint-Antoine au Serre au NE du Fau ; Sainte-Catherine qui a donné son nom à un lieu-dit immédiatement au SO de la ville ; chapelle Sainte-Marie au Serre Vinatier, aujourd’hui privée dédiée à Notre-Dame de Lourdes ainsi que quelques autres dont les lieux-dits ne figurent pas sur les cartes modernes.

 

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