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Faisait partie du diocèse de Riez et de la viguerie de Digne, aujourd’hui dans le canton de Mézel. La commune est située au sud de la Bléone et du Chaffaut et côtoie à l’est celle de Mézel. Le territoire de 2114 hectares est composé de vallons et de collines à une altitude moyenne de 700-800 mètres. Il est traversé du nord au sud par le torrent des Cardaires. Peuplé de 200 habitants en 1315, il est déclaré inhabité en 1471 et va se redresser progressivement pour atteindre 331 habitants en 1765 puis 315 en 1851 (Atlas, p. 195). Le vallon des Cardaires a servi de passage pour une voie antique reliant Riez à la Bléone et a révélé plusieurs sites de la même époque (CAG, n° 181, p. 412-414). Le castrum de Sancto Joaneto est cité en 1252 (Enquêtes, n° 552, p. 356). Puis en 1351 c’est l’ecclesia Sanctis Johannis (ou Johanneti) Vallis Mezene dont le titulaire a donné son nom au village et à la commune (Pouillés, p. 112). La paroisse dépend de l’évêque de Riez et est sous le titre de saint Jean l’évangéliste (Bartel, p. 65). Il est probable que c’est à la suite de la dépopulation survenue à la fin du XVe siècle que l’habitat déserté édifié sur la colline qui domine le village actuel ne fut pas réinvesti. Le nouveau village s’installe en contrebas dans le vallon et près du torrent. Une nouvelle église y est construite sous le titre de Notre-Dame d’Espérance sur l’emplacement d’une chapelle qui est sous le titre de Notre-Dame de l’Espinouse. Elle va être reconstruite et aggrandie en 1834 selon l’abbé Féraud avec une seule nef avec une voûte à plein-cintre (p. 113). Elle va être encore rénovée et l’inauguration a lieu le 9 août 2008 en présence de l’évêque de Digne.

 

425. L’ancienne paroisse Saint-Jean

Malgré l’abandon du village perché et la désertification provoquée par la peste et les guerres des XIVe et XVe siècle, la première paroisse va subsister tant bien que mal. C’est elle qui est citée par les Pouilles en 1351 ainsi que le castrum en 1252. L’abbé Féraud décrit ainsi le site : le quartier du territoire qui porte le nom de Saint-Jean, n’offre plus qu’un tas énorme de décombres, quelques restes d’anciens bâtiments et, sur le plateau, l’ancienne église paroissiale. Il paraît que c’était en ce lieu qu’était jadis le village (p. 113). Depuis le déperchement, l’église est devenue une simple chapelle qui menaçait déjà de choir en 1695 et qui, en 1828 encore, était dite en ruine (Collier, p. 163). Mais le cimetière continue toujours son office de champ des morts. Lors des visites pastorales, elle est qualifiée de chapelle rurale, ancienne église paroissiale St-Jean, et humide. Elle est dite l’église antique de St-Jean ou très antique 1. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 22 avril 1954 qui la date du XIIe siècle, date conforme aux données. Collier la décrit ainsi : elle ne compend qu’une travée précédée d’une demi-travée, sans bas-côtés. Demi-travée et travée sont séparées par un doubleau en arc brisé à méplat et mouluré. La demi-travée est voûtée en berceau. La travée pricipale est voûtée sur une croisée d’ogives dont le profil est un boudin pris entre deux gorges. Arc triomphal, doubleau et nervures portent sur des culots scupltés de feuillages. Le choeur est formé par une travée à chevet plat (percé d’une niche trilobée) et voûtée sur croisée d’ogives rayonnantes à six branches ; leur profil est celui des nervures de la nef et elles aboutissent à des culots sculptés de mascarons. Des formerets existent le long des murs.

 

Synthèse

On a ici le schéma classique du village perché créé au XIIe siècle, détruit au XVe et abandonné. Seule l’église échappe à la complète destruction. Un nouveau village se crée au pied de la colline près de la rivière avec une nouvelle église paroissiale.

 


1 Visites de 1860 et 1866 (2 V 89) ; 1891 (2 V 93) ; 1893 et 1894 (2 V 94) ; 1908 (2 V 95).

 

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